La tête contre les murs d’Hervé Bazin
La psychiatrie d’avant-guerre.
Arthur, né dans une famille bourgeoise, devient petit délinquant après la mort de sa mère. Afin que la réputation de son père, magistrat, n’en pâtisse pas, il le fait interner avec un motif bancal, grâce à un ami. Sauf qu’Arthur, un électron libre insaisissable certes, n’est pas fou et il relate, en tant que narrateur, son calvaire vécu dans les asiles où il séjournera. Il devient le roi de l’évasion car en prison on connaît la date de sa sortie mais en hôpital psychiatrique, aucun horizon et notre sort dépend d’hommes et de femmes tout puissants : les psychiatres.
Je viens de vivre un moment singulier de lecture avec en main une édition d’origine, 1949, qui m’a scotchée, au sens propre et au sens figuré.
Au sens propre car le scotch qui encadrait le bandeau « nouveauté », depuis belle lurette arraché, était de bonne qualité car mes doigts collaient durablement à la couverture du livre. Je passe sur mes éternuements intempestifs à chaque bouffée de poussière qui me chatouillaient les narines et j’en viens au plaisir de lecture immense qui m’a dissuadée d’abandonner ce volume mité.
J’aurais lu à l’infini ce récit, à l’écriture d’orfèvre, doté d’un riche vocabulaire, de dialogues ajustés, de métaphores exquises, d’ironie feutrée, de vérités bien calibrées. J’en suis émerveillée : quelle belle littérature que celle Hervé Bazin !
Electrocutant.
un bijou ancien trouvé dans cette boîte...