Les bottes suédoises d'Henning Mankell
Et pourtant rien de gai dans l’ultime roman de l’auteur, au seuil de la mort. (cf Sable mouvant). Je n’ai noté aucun sourire, aucun rire, tout est définitivement grave chez H. M., en 2015.
La première ligne annonce l’atmosphère :
« Ma maison a brûlé une nuit d’automne ».
Le médecin, dont la carrière a été brisée par une tragique erreur, réapprend à vivre sur son île, dépouillé du superflu, dans la caravane de sa fille, Louise, fantasque et qui lui réservera des surprises. Apparaîtront deux personnes importantes dans son entourage, l’énigmatique facteur à la retraite, Janson, et Lisa, la solitaire journaliste locale.
Alors pourquoi gouleyant ?
D’abord les coups de théâtre s’accumulent*, ensuite le médecin ne se prend pas au sérieux et zigzague à l’instinct. Il laisse venir la vieillesse et fait remonter l’enfance. Il attrape au vol des fragments de sa vie et nous donne son écho au-delà des années. Il nous assène aussi des vérités sur la complexité des humains, dans un style âpre.
*« Les gens ne sont pas ce que nous croyons. Ça vaut pour tout le monde. ça vaut pour ceux qu’on croit connaître le mieux ». ça vaut pour moi. »
J’ai retardé à dessein la fin de ma lecture car je ne lisais pas une histoire mais je me lisais.
Et pourquoi bottes suédoises ?
Silence et bouche cousue, c’est la seule note humoristique du roman.