La démangeaison de Lorette Nobécourt
Editions Sortilèges - 1994
Une écriture d’orfèvre.
« Je suis née dans la panique parentale. Cher payée ». L. Nobécourt a déclenché une maladie de peau dès l’âge de 4 ans, car elle a vite su qu’elle n’était ni désirée par sa mère « un enfant de plus » ni par son père, un goujat.
Lorette se gratte le corps, au sang, partout et tout le temps. « Je me ruai sur moi-même, plantant un à un mes dix ongles dans mes joues, grattant, grattant jusqu’à épuisement…. »
L’atmosphère familiale, insoutenable et incestuelle (inceste moral), la mènera à l’internat, où la névrose s’aggrave, puis à l’hôpital psychiatrique, pour comportement suicidaire.
L’écriture de ce roman, une autofiction, l’aide à sortir de cette « effroyable toile d’araignée qui pointait mille et un dards dans ma couenne ».
Côté style, la table de travail de L N est remplie de pierres précieuses et elle cisèle, polit et monte ses phrases comme un bijoutier-joaillier. Son écriture dynamite le pus, le sang, la peau arrachée, le corps abîmé en pierreries qui se contemplent lentement et il faut souvent relire les phrases, trop belles pour une compréhension immédiate.
« La démangeaison » était son premier roman. Elle en a publié une dizaine ensuite, tous signés Lorette Nobécourt.
En mars 2016, sort un récit « Lorette », signé Laurence Nobécourt.
A suivre, ci-dessus
mjo