La promesse de Damon Galgut

Le déclin d’une famille afrikaner.

La promesse ? Léguer à Salomé, une domestique noire, la maison dans laquelle elle vit, une dépendance pourrie du domaine de ses maîtres. Armor, la cadette du couple, a entendu cet entretien en faveur de Salomé, travailleuse acharnée mais dédaignée* par toute la famille au sens large, sauf Armor.

A l’enterrement de sa mère, Armor, 13 ans, rappelle à son père cette promesse faite à son épouse malade, l’annonce à toute la famille et en informe Salomé qui compte sur elle pour faire respecter le dernier vœu de sa maîtresse. Cette promesse passe finalement pour une lubie aux yeux du riche fermier de Pretoria qui exploite des ouvriers, un chauffeur et une domestique, tous noirs. Tout un petit monde blanc se range à l’avis du veuf et Armor n’aura de cesse**, pendant 4 décennies, de 1986 à 2018, à faire en sorte que Salomé garde sa maison, mais en 2018 les lois ont changé et….

Ce roman colossal est l’histoire en filigrane d’un pays, l’Afrique du Sud, où 80 % de la population est noire, subordonnée aux Blancs malgré la fin de l’Apartheid en 1991.

La langue virtuose de l’auteur perce le lecteur, médusé, sidéré et j’ai été abasourdie par une révélation en fin de roman.

**P 119 « La question de la maison des Lombard, de la dernière volonté de sa mère et de la promesse de son père, plusieurs questions en réalité, même si elles ne semblent qu’en faire une, l’a suivie partout où elle allait, la dérangeant à certains moments comme si un étranger l’importunait dans la rue, la tirait par la manche, criait, Occupe-toi de moi ! Elle sait qu’elle doit »….Ainsi parle Armor, adulte.

* Astrid, la sœur d’Armor, méprise et considère Salomé comme une quantité négligeable, parce que noire, mais prend un amant, noir, très sexy, dont elle ne peut se passer. Cherchez l’erreur….