L’insouciance de Karine Tuil
Analyse de la société du 21e siècle.
La semaine dernière, après notre match, (où elle m’a battue à chaque fois à plate couture, soit dit en passant) mon amie me disait qu’elle était contente de rentrer pour se replonger dans sa lecture du moment et à l’annonce du titre, « L’insouciance », je lui répondais invariablement « m’intéresse pas ton bouquin ». Elle a insisté. C’est mon amie, elle me connaît, donc je l’ai lu.et…. j’ai A D O R É.
Qui ?
Un riche PDG, blanc, baptisé mais d’origine juive,
Sa femme, de famille pauvre, journaliste,
L’amant de celle-ci, venu de la banlieue, soldat en Irak, revenu mais traumatisé
Un animateur de la même banlieue (93), noir, devenu conseiller à l’Elysée, compagnon d’une mulâtre intello, rédactrice de discours à l’Elysée également.
Quoi ?
"Equilibre identitaire", "revendication identitaire", "concurrence identitaire", "fierté identitaire", "action identitaire" sont les ressorts de ce roman où on marche à petits pas sur les sables mouvants du racisme et de l’antisémitisme. C’est imprévisible, violent, inexplicable.
Comment ?
Une épopée bien menée sur 522 pages, sans longueur aucune et traitée « à travers le prisme identitaire », ce « problème très malsain qui est en train de se produire dans notre société ».
Pourquoi j’ai aimé ?
Je suis concernée au premier degré par le métissage et j’ai ressenti dans ma chair des passages, des réflexions, des constats.
Un œil juste.