La voyageuse de nuit de Laure Adler
Gonflée Laure Adler de s’attaquer au thème de la vieillesse, elle qui s’arrange pour ne « ne pas faire son âge ».
A 70 ans bien sonnés, elle se lance. Ceci malgré le peu d’enthousiasme de ses amies qui flairent le traquenard. Et c’est vrai qu’en ces temps un brin déprimant, les concernés rêvent d’autres horizons.
Alors bien sûr Laure Adler entonne l’air connu du grand âge où tout est permis. Liberté de dire, de désobéir, de vivre sans entrave et défend le privilège de l’expérience. Ça c’est pour le côté positif. Pour le reste, elle n’occulte pas le revers de la médaille. Les plus de 65 ans savent de quoi je parle !
Laure Adler est une femme cultivée qui a rencontré et écrit sur des tas de personnes illustres. Elle ne se contente donc pas de dire les maux et les joies de la vieillesse, elle les illustre de citations et d’anecdotes. Et c’est peut-être là que le bât blesse. A trop étaler les références, le récit perd de sa chair.
Ainsi, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, François Mauriac, Victor Hugo, Stéphane Hessel… et j’en passe viennent à la rescousse du propos mais le brident. Les passages les plus poignants sont ceux où Laure Adler se livre en baissant la garde de l’intellectualisme.
Isabelle