CEUX QUI PARTENT de Jeanne Benameur

Histoire de faire remonter la cote de Jeanne Benameur dans Fumet de lecture (voir L'enfant qui), pourquoi pas partager mon enthousiasme pour son dernier roman, Ceux qui partent.

Ça se passe en 1910 sur Ellis Island. Là où les migrants étaient « triés » avant d’être débarqués à New-York. Dans cette foule se fraient des personnages comme la fougueuse Emilia et son père Donato, artistes italiens. Esther, seule rescapée de sa famille du génocide arménien. Ou encore Gabor, jeune Gitan électrisé par la sensualité d’Emilia. Sans oublier Andrew,  jeune photographe américain venu ici fixer dans son objectif les visages de ces candidats à l’immigration. La plupart marqués par la crainte de l’inconnu et l’espoir d’une vie meilleure. Images qui le renvoient à ses propres origines.

Vous me direz, c’est un sujet déjà traité aussi bien en littérature avec le dernier gardien d’Ellis Island de Gaëlle Josse ou encore au cinéma avec Immigrant de James Gray. Oui mais là l’auteure  va au-delà des faits pour évoquer le sujet universel qu’est l’exil. Grâce à son style poétique, elle sublime les affres du déracinement avec beaucoup de sensibilité. Il s’agit de dire comment survivre à l’arrachement de sa terre natale ? Comment s’intégrer dans un pays dont on ne connait pas la langue, où l’on n’est pas attendu, où l’on « dérange » ?  Mais aussi décrire l’exaltation des personnages pour ce nouveau monde, le vent de liberté qu’il leur inspire et l’espérance de jours meilleurs.

Bon, j’espère vous avoir donné envie. A vos commentaires !

Isabelle

Comments

[orfevre]

Je relis ton billet et te rejoins 5/5. Mon avis est que cette fois, ce n'est pas de la piquette mais un bon cru Jeanne Benameur : j'ai a-do-ré !

mjo

[orfevre]

J'attends de voir et te donnerai mon avis. Je note donc sur mon carnet de lectures.

mjo