Ce que tient ta main droite t'appartient de Pascal Manoukian
Une plongée saisissante dans le monde de Daech
Les faits se déroulent à Paris dans un passé très proche.
- Karim, jeune musulman s'est détourné de la mosquée car il est rebuté par les discours des extrémistes salafistes. Il vit avec Charlotte, d'éducation chrétienne. Elle est enceinte et décide d'aller fêter l'heureux évènement avec deux copines dans le 11ème arrondissement, à la terrasse du "Zébu blanc".
Karim la rejoindra après avoir informé l'imam de sa mosquée de sa décision d'élever son enfant en dehors de la religion.
- Chanchal est un émigré bangladais. Il vit en France avec sa femme Iman. Il vend des roses aux terrasses des cafés et se croit en sécurité à Paris.
Son destin va rejoindre celui des victimes.
- Aurélien a grandi dans la même école que Karim. Son parcours scolaire s'est déroulé sans problème. Il vit dans une cité à Aubervilliers. Son père est mort mais sa mère est bien présente. Il tourne mal et vend de la drogue puis se fait happer ensuite par les extrémistes de Daech. Il part en Syrie, puis revient avec des intentions de tuer de façon barbare. Ce soir-là, il se prépare à rejoindre la terrasse où Charlotte fait la fête avec ses amies, où Chanchal va passer vendre ses roses. Il est accompagné de l'assistant de l'imam de la mosquée de Karim. On se doute qu'il ne vient pas boire un verre.
C'est le drame. sanglant. de nombreuses personnes perdent la vie dont Charlotte.
Karim arrive après la tuerie, il ne sera plus jamais le même. Il va remonter jusqu'à la source du mal en s'infiltrant parmi les monstres. Il part en Syrie, dans l’unique but de tuer Abou Ziad, un puissant dirigeant de Daech.
Scènes glaçantes de réalité !
Reporter de guerre Pascal Manoukian nous livre un récit détaillé, documenté. Il décrit avec justesse et précision l'embrigadement, la mécanique de communication, arme stratégique du recrutement. Ses personnages plus vrais que nature illustrent la perte de repères de tous ces hommes et femmes qui partent pour un meilleur Islam.
Un livre riche, désarmant au rythme haletant.
A méditer encore et encore:
«L’inculture est le terreau de tous les fanatismes.»
« On va délocaliser la guerre, mon frère. Monter des filiales partout. Franchiser nos idées pour que les musulans n'aient même plus besoin de venir jusqu'ici, mais qu'ils fassent le djihad dans leur quartiers , qu'ils deviennent des autoentrepreneurs du terrorisme. Il faut que chaque Français ait peur de nous trouver cachés dans la salle de bains, que plus une mère ne laisse sortir ses enfants sans s'inquiéter, que plus personne ne descende faire pisser son chien tranquillement. Il faut faire passer la ligne de front dans leurs salons, sur les plages, dans les épiceries de village, mitrailler les supermarchés, les mariages, les enterrements , ne plus leur laisser un mètre carré d'espace de paix, comme ils ont permis à Bachar de la faire ici, en Syrie »
Elise