Rue Katalin de Magda Szabo
L’invisible et l’insaisissable.
"Pour la première fois de ma vie, je pressentais que les morts ne mouraient pas, et que ce qui avait été vivant sur cette terre, sous quelque forme que ce soit, était indestructible".
Dans la rue Katalin, vivent les Biro, les Held et les Elekes. Les filles Elekes, Iren et Blanka, comme Henriette Held sont follement amoureuses de Balint Biro, mais chacune sait que Balint est fait pour Iren. Leur amour ne peut être estompé par la guerre et leur mariage se prépare ainsi qu'une tragédie...
Le tissage de ce roman m’a déconcertée au début car les morts côtoient les vivants en leur parlant, en s’immiscant dans leur quotidien si bien que le lecteur se perd dans des temporalités brouillées.
La grandeur du style de Magda Szabo dont j’ai lu, et relu avec délectation La porte et La ballade d’Iza,a voulu que je patiente et finalement ce roman s’avère être mon préféré de cette écrivaine hongroise, morte en 2007, à 90 ans.
En effet, après les épisodes énigmatiques digérés, j’ai pu savourer à nouveau sa minutie à décrire des comportements et son goût de la nuance. J’y ai retrouvé aussi un penchant à marteler que les pires souffrances sont celles infligées par ceux que nous aimons.
Une tornade existentielle.
PS : billet rédigé dans le cadre du :
mois de l'Europe de l'Est d'Eva, Patrice et Goran