Consolation d’Anne-Dauphine Julliand

Un océan de malheurs

Journaliste, réalisatrice, romancière,  A-D Julliand, mariée, 4 enfants, écrit en 2020 ce récit sur la terrible épreuve qu’elle a vécue : la mort de ses deux filles, porteuses toutes deux d’un gène qui génère une maladie dégénérative, inguérissable.

En exergue de son témoignage, elle écrit

A Gaspard et Arthur,

Qu’ils aient toujours la force de pleurer.

phrase énigmatique au premier abord qui prend tout son sens une fois le livre fini et c’est bouleversant.

Gaspard est son fils ainé qui a 4 ans quand meure sa première petite sœur et 15 ans à la mort de sa deuxième petite sœur.

Arthur est le petit dernier ; il n’a pas connu ses sœurs.

Je me disperse dès la page 20 et je tape A-D Julliand sur mon ordinateur pour lire, terrassée : Gaspard s’est donné la mort le 21 janvier 2022, la veille de ses 20 ans.

Je reprends la lecture de Consolation mais chaque fois que Gaspard apparaît sous la plume de l’autrice, je sursaute et découvre que rien ne laissait présager un tel acte, malgré des périodes difficiles que ne cache pas sa maman. 

Le titre = Consolation. Y a-t-il une consolation possible après un tel malheur ? A-D Jullliand nous supplie de la boucler « quand on veut consoler quelqu’un car aucune parole ne sera à la hauteur de la souffrance ». La consolation la plus forte qu’elle ait reçue, c’est d’une infirmière à l’hôpital qui a pris un jour le temps de s’asseoir sur le lit de l’enfant et a soufflé « Je suis là ».

Une leçon de vie.

Comments

[Isabelle]

Quel drame et quel courage de décrire cette épreuve sur le papier...