Nature Humaine de Serge Joncour
Difficile d’avouer ce léger arrière-goût d’amertume laissé par la lecture de « Nature humaine », Prix Femina 2020.
Délicatesse, sensibilité, portraits à petites touches pleins de tendresse et d’humour des laissés-pour-compte… constituent l’ADN de Serge Joncour. Le tout dans un décor de campagne avec odeur de menthe fraiche. Il évoque depuis longtemps dans ses romans le monde rural dont il est issu. Cette fois il se lance dans un récit « engagé » en balayant les années 70-90.
1976 La sécheresse mais aussi les manifs anti nucléaires à Creys-Malville.
1986 Tchernobyl
1991 Création de l’A20 avec expropriations à la clé
1996 Crise de la vache folle…
Des événements qui mettent à mal cette campagne qui se dépeuple et poussent les agriculteurs à surproduire et à s’endetter…
Au-delà des faits « historiques », L’auteur raconte une autre histoire. Celle d’Alexandre, jeune agriculteur qui reprend la Terre de ses parents. Conflit de génération. Sœurs qui rompent avec leur milieu en partant à la ville. Et bien sûr une histoire d’amour dont l’héroïne est Constanze, belle allemande éprise surtout de liberté.
Il y a du Petit paysan et du Au nom de la terre dans ce roman. On apprend plein de choses sur ce milieu. MAIS parfois à vouloir trop en dire on perd la poésie et la petite musique tant appréciées de cet auteur.
Isabelle