Le fils de l’homme de Jean-Baptiste Del Amo
Un roman coup de poing.
« Après plusieurs années d’absence, un homme resurgit dans la vie de sa compagne et de leur jeune fils. Il les entraîne aux Roches, une vieille maison isolée dans la montagne où lui-même a grandi auprès d’un patriarche impitoyable ».
J’ai eu les tripes nouées devant cette tragédie due à la violence masculine, implacable. L’homme, brutalisé pendant sa propre enfance, répète une maltraitance et abîme sournoisement son enfant devant sa compagne, impuissante.
Je préfère ne garder en mémoire que les magnifiques paysages, non manipulables, décrits méticuleusement par l’auteur et les bouffées de parfums à chaque page.
Autre point positif du roman : Jean-Baptiste Del Amo ne cherche pas à faire de la psychologie sur le sujet : dans un style opulent qui m’a tenue en haleine, Il fait parler les corps, les gestes et les postures qui ne trompent pas, ainsi que les silences.
J’ai été saisie par le nombre incalculable de fois où les mots « Ombre » et « Sombre » surgissent, et loin de me gaver, j’ai envie de rogner le sujet jusqu’à l’os en me procurant « Eloge de l’ombre » de Tanizaki.
Prix du roman Fnac 2021 mérité.