Petit Pays Gaël Faye

Petit Pays                                            Gaël Faye     éditions Grasset   2016

Le Burundi, petit pays voisin de Rwanda où se déchirent les Hutu et les Tutsi va progressivement glisser dans la tourmente génocidaire .Yvonne, la mère du narrateur est originaire du Rwanda.

Si l’on en croit le père du narrateur, Belge d’origine, mais « plus Zaïrois que les Zaïrois »  ce n’est ni à cause du pays, de la religion ou de la langue, mais parce qu’ils n’ont pas le même nez…

Cela plonge Gabriel, le narrateur dans des abimes de perplexité, en attendant, ce qui le préoccupe en cette nouvelle année 1993 ; c’est la séparation de ses parents, le vol de son vélo, sa correspondante Laure qui habite à Orléans.

Sa première expérience de la guerre, c’est la récupération de son vélo,road movie épique au terme duquel, il va   «  voler » son vélo à une famille pauvre qui l’avait acheté à son voleur « le mal est fait, gamin » déclare sobrement Donatien…

Entre Rosalie, la grand- mère rwandaise  nostalgique de son pays et Pacifique le domestique rwandais communiste, Gaby élevé par  sa mère Simone, « comme un petit blanc  à la peau légèrement caramel, mais blanc quand même »,Gaby cherche son identité.  Avec sa bande de copains de l’impasse : Gino, Armand, et  les jumeaux, il se retrouve dans un vieux combi Volkswagen ; ils y fomentent des bêtises de leur âge, s’opposent à Francis, un « vieux de 13 14 ans »

« J’ai beau chercher, je ne me souviens pas du moment où on s’est mis à penser différemment. A considérer que, dorénavant, il y aurait nous d’un côté et de l’autre des ennemis comme Francis. J’ai beau retourner mes souvenirs dans tous les sens, je ne parviens pas à me rappeler clairement l’instant où nous avons décidé de ne plus nous contenter de partager le peu que nous avions et de cesser d’avoir confiance, de voir l’autre comme un danger, de créer cette frontière invisible avec le monde extérieur en faisant de notre quartier une forteresse et de notre impasse un enclos. Je me demande encore  quand les copains et moi, nous avons commencé à avoir peur » p80

….ensuite Gaby et Ana, sa sœur vont perdre leur part d’innocence dans le maelstrom de ce génocide qui affecte leur famille. Seule ressource, les livres prêté par la voisine d’origine grecque, Madame Economopoulos  «  grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirais à nouveau , le monde s’étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs ». Réfugié en France avec sa sœur, il garde le « Petit Pays » dans son cœur.

Ce livre en est le témoignage poignant et poétique. Gaby reviendra au Burundi 20 ans plus tard récupérer la malle de livres de Madame Econopoulos et revoir les siens….

Anne

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Comments

[Cécile]

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui a été justement récompensé cette semaine. Je ne connaissais pas Gaël Faye, après la lecture je suis allée découvrir le chanteur, j'ai beaucoup aimé également.

Bonne soirée et bonne semaine!

[Violette]

je ne connais l'auteur que par sa musique, il me tarde de lire ce livre!