L’ami du défunt d’Andreï Kourkov
Auteur ukrainien, Andreï Kourkov s’est fait connaître en 2000 avec la sortie de son livre Le Pingouin, traduit dans le monde entier. Aujourd’hui on l’entend sur nos ondes, comme dans L'heure bleue de Laure Adler. Il y parle de son pays où il a décidé de rester pour résister…
L’ami du défunt est d’autant plus émouvant qu’il nous fait entrer dans la société ukrainienne, aujourd'hui en guerre, par la porte de la Littérature. L’histoire est drôle et décalée. Tolia traîne sa déprime dans les rues de Kiev mais n’a pas le courage d’en finir avec la vie. Il décide d’engager un tueur pour exécuter la basse besogne. Bien sûr rien ne va se passer comme prévu…
Les situations sont inattendues, les personnages venus d’ailleurs, désenchantés plein d’humanité. Ils nous renvoient au cinéma de Kaurismaki.
Publié en 1996, A. Kourkov décrit un pays pauvre aux hivers rigoureux « couvert de neige croustillante » où le prix du lait et du pain flambe et où la vodka console. Pas de pathos dans ce récit. L’auteur pratique l’autodérision avec talent. A lire en attendant la réimpression de son dernier roman, Les abeilles grises… A suivre…
Isabelle