La porte du voyage sans retour de David Diop

En 2018, David Diop avait décroché le Prix Goncourt des Lycéens pour Frère d’âme. Une histoire poignante et violente sur les tirailleurs sénégalais pendant la 1^ère guerre mondiale.

Pour son 3^ème roman, changement de décor et de style. Mais toujours au cœur de son œuvre la souffrance de son pays, le Sénégal.

Le récit est centré sur l’aventure d’un jeune botaniste, Michel Adanson, venu au Sénégal vers 1750 pour découvrir de nouvelles plantes. Là-bas, il est envoyé en mission pour récupérer une jeune femme wolof, Maram, promise à l’esclavage qui a échappé aux griffes des colons. 

Le scientifique, plus que la découverte de plantes inconnues, découvre un peuple et leur langue, le Wolof. Il retrouve Maram. En tombe fou amoureux et essaye de la sauver.

David Diop insiste sur les sentiments amoureux du botaniste au dépens peut-être de la dénonciation de l’arrogance des colons, du fossé entre les deux cultures dont la cohabitation est impossible. Thème abordé au second plan.

Reste un voyage bien raconté, semé d’embuches, avec de belles rencontres. On pense à l’Abyssin de Jean-Christophe Rufin. Ce récit nous transporte vers le Sénégal et l’île de Gorée, « porte du voyage sans retour ». Lieu de détention de milliers d'africains vendus comme esclaves avant l'embarquement à Saint-Louis.

Un thème qui se démarque des histoires de famille, sujet récurrent des romans de la rentrée littéraire…

Isabelle