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Fumet de lectures
9 juillet 2017

Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette

sandrine

 

Immersion dans le monde sordide des déshérités.

 

Moé, 20 ans, vit sur une île paradisiaque de la Polynésie française quand Rodolphe, venu de métropole, tombe sous son charme et la ramène dans son village. Mais Rodolphe se montre vite sous son vrai jour : il boit, est odieux et violent.

Elle s'occupe de la maison, de la grand-mère malade et subit aussi le racisme ambiant dans le village.

Elle fait des ménages, va au bal et se retrouve enceinte .

Elle décide de partir dans l'espoir de regagner Papeete avec son petit garçon.

Une copine l'héberge quelques jours et se retrouvant à la rue elle se rend aux urgences de l'hôpital. Mais les services sociaux interviennent pour les envoyer, elle et son fils, dans un centre d'accueil où sont regroupés tous les sans abris, tous les laissés pour compte de la société. Il s'agit d'une ville casse, un cimetière de voitures dans lesquelles sont logés les démunis. Chaque casse est attribuée à une femme : Moé aura la 306 grise …..

En fait, ce bidonville regroupe 8000 personnes qui survivent dans la crasse, les odeurs, la promiscuité et une insécurité permanente. Il convient de se méfier des gardiens dans ce lieu où règne la loi de la jungle.

Les règles sont très strictes : pour quitter le camp il faut verser une somme de 15000 euros et la seule possibilité de gagner de l'argent est de travailler aux champs pour un salaire de misère.

Dans son malheur, Moé a la chance d'être affectée dans un ilot de voitures occupées par cinq femmes qui la prennent sous leur aile. Particulièrement Ada, une vieille Afghane qui soigne avec les plantes et qui délivre aussi les femmes des grossesses indésirables par des avortements qu'elle pratique avec respect. Ada, la guérisseuse, est reconnue dans le camp et ainsi leur apporte un peu de sécurité.

Au fil du récit, chacune de ses voisines amies va raconter son histoire à Moé : des récits de vies brisées suite aux évènements qui ont fait notre actualité.

Toutes rêvent de sortir de ce lieu sordide où la prostitution, la drogue, les violences , les meurtres font rage... mais dans combien d'années?

Pour Moé à qui on veut retirer l'enfant, il faut trouver une solution rapide...

Ce livre bouleversant, bien écrit évoque la misère, la saleté, la précarité, la peur, la souffrance mais aussi l'espoir et chaque petite douceur d'amitié, de solidarité s'apparente à un grand moment de bonheur.

Sandrine Collette crée une athmosphère pesante mais malheureusement plausible.

Elise

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
O
Ce livre m'a troué le cœur et m'a arraché un sanglot à la dernière ligne.<br /> <br /> L'ascenseur social peut descendre très vite, nous le savons tous et pour cette raison ce roman atterre.<br /> <br /> mjo
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E
Merci Patrice de l'intérêt que tu portes à nos lectures.<br /> <br /> Je comprends parfaitement ton étonnement quant à la vision de l'auteure sur la vie du camp .<br /> <br /> Cependant, j'ai en tête le livre de Florence Aubenas « En France » dans lequel elle témoigne que dans le Nord, des jeunes devant quitter leur squat se procurent une vieille voiture pour se loger. De même, à Mayotte, département français, de nombreux enfants abandonnés dorment dans les carcasses de voitures. <br /> <br /> Et malheureusement ce n'est pas de la fiction.<br /> <br /> Elise
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P
Absolument sidérant... mais est-ce pour autant plausible, comme tu le dis ? Je suis peut-être un peu naïf mais je n'ose imaginer cela.
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V
ahhh Collette! qu'il me tarde de la lire à nouveau ! Ce livre a l'air bien différent des précédents!
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O
Ta présentation nous avait donné un avant goût tentant pour ce roman et ton billet confirme qu'il faut que je le lise, vite. Merci Elise !<br /> <br /> mjo
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