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Fumet de lectures
6 novembre 2016

Les arpenteurs de Kim Zupan

 

Kim Zupan - Les arpenteurs

Place aujourd'hui à un roman des éditions Gallmeister qui nous a été conseillé par une libraire passionnée : Les arpenteurs de Kim Zupan. A travers une plongée dans un décor de nature sauvage, cette histoire nous emmène découvrir les plus sombres recoins de l'âme humaine. Difficile de croire qu'il s'agit ici d'un premier roman !

http://evabouquine.wordpress.com


les arpenteurs

« Cruauté dans un si beau paysage »
« John Gload, 77 ans, attend son procès dans une prison du Montana. Val Millimaki, adjoint du shérif, travaille dans cet établissement et chaque nuit, le criminel lui révèle une partie de son passé. Une amitié troublante naît entre les deux hommes, sur fond de manipulation, de confessions et de non-dits. ©Electre 2014 »

Je vous invite à lire le beau billet d’Eva (épouse de Patrice, lecteur assidu de notre blog) qui m’a donné envie de lire ce roman, séance tenante.

Je la remercie car ce n’est pas le genre de lecture qui m’attire et j’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dans le sujet, âpre et rugueux.

Puis peu à peu enivrée par les descriptions du paysage de montagnes du Montana où flotte le parfum délicat de la sauge*, je n’ai plus lâché le bouquin.

« Bien que la rivière coulait à 3 kms de là, son odeur flottait dans l’air, légèrement parfumé par la sauge qui poussait sur le piémont au sud.»

« il avait suivi  ….le cours d’eau alors que Millikami était assis là, soufflait une brise au parfum de sauge, de génévrier et de pin.»

« La brise au parfum de sauge humide annonçait une averse lointaine.»

L’environnement où vivent les protagonistes secrète une violence « comme si le vent apportait avec lui l’appétit des loups et des ours, pareil à un microbe contaminant le sang.»

Le paysage s’avère être un parent commun aux deux hommes qui se dévêtissent de leur passé et une curieuse amitié naîtra entre eux : c’est la magie du roman !

Les récits du destin de criminel pour John et de désordre pour Val mettent en lumière que tout individu ne peut échapper à une enfance, toujours tapie au plus profond de soi et déterminante pour regarder la vie en face, ou pas.

Une sauvagerie stylée par un beau coup de pinceau !
mjo

PS *Sauge

IMG_0945

: elle est sans conteste la reine des plantes médicinales comme la rose est celle des fleurs d’agrément. Son nom est déjà une sorte de diplôme d’efficacité puisque salvia vient du latin salvare qui signifie « sauver », « guérir ». Elle a aussi le plus beau palmarès des citations à l’ordre de santé qu’on puisse imaginer.
Pendant tout le Moyen Age, elle entre obligatoirement dans la composition aux noms évocateurs qui tiennent la vedette en pharmacopée : Eau céleste, Eau impériale etc., et un axiome proclame : « Pourquoi mourrait-on lorsqu’on cultive la sauge, si ce n’est qu’aucune plante des jardins n’est assez forte contre la mort ? »
Plus tard encore, les traités médicaux lui accordèrent une place considérable. On y lit des phrases comme celles-ci : « Le désir de la sauge est de rendre l’homme immortel », « Elle a tant de vertus qu’elle passe dans l’esprit de plusieurs pour une plante universelle et propre à tous maux » et certains d’entre eux publient cette recette de la dernière chance : « Lorsqu’un bébé, abandonné du médecin, est perdu et que personne ne comprend la maladie qui va l’emporter, préparer une décoction de sauge et la lui faire prendre par petites cuillerées tous les 5 minutes ; on assistera à la résurrection de l’enfant. »
Enfin, plus près de nous, l’abbé Kneipp fait cette recommandation : « Aucun propriétaire de jardin n’oubliera, en le cultivant, d’y planter un pied de sauge… »
J’arrête là le post-scriptum, extrait de 6 pages sur la sauge dans le livre de poche « Nos grand-mères savaient… »- Jean Palaiseul (1972).

Commentaires
E
Je suis ravie que le livre t'ai plu, Marie-Jo !<br /> <br /> Pour moi non plus, ce n'est pas un livre que je choisirais spontanément sur les étals des librairies et j'ai été contente de sortir de mes choix habituels.<br /> <br /> Je te rejoins sur le fait que ce n'est pas facile de rentrer dans le livre. A chaque fois que je reprenais la lecture, il m'a fallu deux ou trois pages pour bien rentrer dans l'histoire. Mais une fois ce seuil passé, quel plaisir ! Je garde un très bon souvenir de la lecture, même les passages sur la nature (moi, qui pensais ne pas être trop attirée par le « nature writing » !) et je vais explorer les Editions Gallmeister de plus près (j'ai fait récemment une autre très très bonne découverte, dont je parle sur le blog, un roman de Larry Watson).<br /> <br /> Au plaisir de partager d'autres lectures
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