Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont-Monod
Une grande dame du Moyen Age.
« Depuis le 12e siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante… »
Clara Dupont-Monod prête vie à cette figure mythique, avec une écriture physique, aux phrases courtes et percutantes. Elle invente ses premières années comme reine de France, au côté de Louis VII, arraché à son destin de moine, proclamé roi à la mort de son père, Louis VI, puisque son frère aîné, Philippe, est décédé accidentellement.
Les voix discordantes du couple alternent dans ce roman qui brosse deux portraits poignants : une Aliénor très belle, ambitieuse, froide, réservée, d’esprit libre, et son époux, amoureux, mou, ascétique, mal préparé à l’exercice du pouvoir.
Après la lecture de ce livre, qui m’a beaucoup plu, je ne passerai plus de la même manière devant « Le gisant couché en tuffeau d'Aliénor (avec Henri II, son deuxième mari), à Fontevraud ».
: représentée à une trentaine d’années, coiffée de la couronne royale, avec pour la première fois en Occident médiéval le thème de la femme lectrice (lisant probablement un psautier).
Je partage un point commun avec le roi Louis VII (excusez du peu) : il avait toujours de la menthe sur lui, qu’il froissait entre ses doigts car « seule l’odeur de menthe l’apaisait un peu » et en dispersait jusque dans leur chambre, ce que ne supportait pas Aliénor qui s’empressait de chasser cette odeur de menthe en faisant revenir des caisses de santal d’Orient.
Un livre passionnant à maints égards !
mjo