Le crime du comte Neville d'Amélie Nothomb
Un crime parfait
Malgré une escarcelle plate comme une limande, les de Neville reçoivent leurs nombreux invités comme des rois et s’appliquent à cultiver l’art de faire bonne figure.
Aucassin de Neville, « sombre, taciturne, coléreux, se transformait lors de ses réceptions en un homme prolixe et disert, souriant et gracieux… »
Henri, son fils, « avait hérité d’Aucassin l’art de recevoir, c’est-à-dire de transformer une simple mondanité en une extravagante féerie…. Le comte Henri de Neville, un aristocrate estimé, à la conversation brillante, aux manières délicates, à l’humour exquis, capable de mettre à l’aise les convives les plus rétifs.» p 52
Le 4 octobre 2014, dernière réception du comte avant la vente du château. Malheureusement une prédiction de la voyante du canton « Lors de cette réception, vous allez tuer un invité » lui vaut des insomnies et des questionnements.
A. Nothomb pourrait décrire sur 134 pages la fleur noire de son dernier chapeau ou vanter la couleur de son rouge à lèvres, je serais sous le charme pendant la durée de lecture des 134 pages : j’aime sa prose travaillée, fruitée et délirante.
La brusque fausse note du comte à la fin de la réception pousse le lecteur à éclater de rire. On referme le livre, de bonne humeur.
Etincelant !
mjo
!!!!