Et tu n'es pas revenu de Marceline Loridan-Ivens
accompagnée dans l’écriture par Judith Perrignon
« L’antisémitisme est une idée fixe »
Agée de 86 ans, l’auteur compte parmi les « 160 qui vivent sur les 2500 qui sont revenus. Nous étions 76 500 juifs de France partis pour Auschwitz-Birkenau. 6 millions et demi sont morts dans les camps ».
Quand la milice française les arrête, en mars 1944, elle a 15 ans et son père 40 ans.
Il lui dit « Toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas ». La prophétie s’est avérée mais Marceline Loridan-Ivens (noms de ses deux maris), née Rozenberg, demeure une survivante, à côté de l’humanité. Son frère s’est suicidé à l’âge du départ du père, 40 ans, et sa sœur s’est suicidée à 60 ans.
Un livre, sec, dur, violent, d’une femme à la verticalité extrêmement touchante et d’une vérité romanesque précieuse car de plus en plus rare. L’ère des témoins des victimes du génocide court à sa fin et ce témoignage, absolument unique, sidère et glace le lecteur.
J’ai lu de nombreux livres sur le sujet et à chaque fois, c’est une nouvelle expérience, inédite et stupéfiante.
p. 102 « Je t’aimais tellement que je suis contente d’avoir été déportée avec toi ».
Le rideau se baisse. Le lecteur n’est pas indemne, bouleversé.
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mjo